Une passerelle ou une verrue dans le paysage?

paru dans la Tribune de Genève le vendredi 1er mars 2024

Courrier des lecteurs:

Une passerelle ou une verrue dans le paysage?
Un budget à 52 millions pour une passerelle en béton qui couperait la rade juste à l’Est du
pont du Mont-Blanc afin de garder l’espace existant aux véhicules et aux vélos (qui
utiliseront le trottoir actuel), cela soulève quelques questions…
Pourquoi favoriser outrageusement les automobiles en ville de Genève alors qu’il y a plus
de 50 % des habitant-e-x-s qui n’en ont pas ? C’est d’autant plus aberrant de dépenser
tout cet argent pour les laisser circuler à leur guise lorsque le futur est aux transports en
commun !
Si effectivement on doit abandonner tout le pouvoir aux lobbys qui font pencher les
politiques du côté de la « passerelle », pourquoi alors ne pas en faire une vraie ?
Pourquoi investir dans le béton, gros émetteur de CO2, alors qu’il est possible d’envisager
quelque chose de plus léger, de plus aérien pour les piétons. Par exemple, un ouvrage en
bois local où il fera bon se promener, avec un toit pour s’abriter de la chaleur et y voir
grimper des végétaux. En effet, en ces temps de pénurie d’énergie, une construction en
matériaux durables avec des entreprises locales semble être une option pragmatique et
innovante. Réaliser un projet qui s’inscrit dans une vision sobre et simple, conférant ainsi
une nouvelle image positive à la ville du bout du lac.
Est-ce qu’une majorité des élu-e-x-s aura le courage de regarder vers le futur, plutôt qu’en
arrière, avec nostalgie, sur le fond sonore de l’argent du contribuable ?
Antoine Mayerat

mars 2024